1 – LES ATTITUDES QUI FAVORISENT L'EPANOUISSEMENT
c) Cas du parent seul
Dans ce cas, toujours très difficile, du parent qui reste seul pour assumer la charge et l'éducation de ses enfants, la relation avec eux est particulièrement délicate parce que cette situation a entraîné en chacun de ceux qui restent en présence des meurtrissures ou des déchirures intimes qui avivent leur sensibilité et peuvent donc être source de conflits plus fréquents et plus graves.
Vous qui restez seul(e) avec vos enfants, soyez très attentif (ou attentive) au fait que l'enfant qui perd un de ses parents, que ce soit par décès ou surtout par séparation, en est profondément atteint et frustré dans son besoin vital de sécurité et d'amour, même s'il ne le montre pas ou s'il se forge un masque d'indifférence ou de cynisme pour le cacher.
Pour réagir contre le sentiment de solitude et d'impuissance qui peut vous envahir en face des attitudes hostiles ou agressives de vos enfants, essayez - ce n'est certes pas facile mais c'est toujours payant - de comprendre que ces comportements négatifs ne sont, dans la réalité profonde, qu'une sorte d'appel angoissé surgi de leur frustration, qu'ils ne sont pas spécifiquement dirigés contre vous mais plutôt contre le sort qui les prive d'un amour, paternel ou maternel selon le cas, dont ils ont intensément besoin pour vivre normalement ! Leurs agissements blessants ou agressifs ne sont, en fait, que l'expression de leur souffrance intérieure dont ils n'ont pas toujours conscience.
Redites-vous alors en vous-même : "Ce n'est pas à moi qu'il (ou elle) en a ! C'est simplement qu'il (ou elle) souffre ! Et il (ou elle) ne sait pas l'exprimer autrement... " Si vous pouvez en être vraiment convaincu - et c'est à chaque fois qu'il vous faut ranimer en vous cette conviction - vous pourrez plus facilement éviter de réagir vous-même négativement, enfermant alors vos enfants dans une frustration destructrice...
Bien plus, vous pourrez alors, dans un sens positif, faire la démarche, sans doute la seule vraiment efficace, de nouer avec vos enfants une relation authentique, par exemple en partageant avec eux - mais avec discernement et prudence - vos soucis personnels et difficultés quotidiennes.
Vous pouvez même leur demander leur appui pour vous aider à "tenir bon". Les enfants sont généralement très sensibles à de telles marques de confiance qui les valorisent à leurs propres yeux et les aident à se construire. Ainsi vous leur permettez de pouvoir donner à leur tour, c'est la meilleure expression d'un amour vrai qui cherche toujours à susciter et à faire croître en l'autre la meilleure part de lui-même.
Mais veillez à ce que ce ne soit pas de votre part (même involontairement) une façon de transférer sur leurs épaules le poids qui est sur les vôtres. Vous pouvez créer une communication, une complicité avec votre enfant qui peut vous aider l'un et l'autre. Mais en aucun cas votre enfant ne doit devenir votre seule et unique bouée de sauvetage.
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